AU JARDIN CE WEEK-END – Pour donner de belles fleurs mauves ou bleues, ce petit arbuste originaire d’Asie a besoin d’un sol acide et riche en aluminium. Si le vôtre ne l’est pas, il y a moyen d’y remédier. Voici comment.
Il est des régions où les hortensias bleuissent sans coup férir et d’autres où leurs opulentes boules de fleurs restent obstinément roses. En général, le jardinier n’y est pour rien. La grande coupable, si l’on peut dire, n’est autre que la géologie. En Bretagne, en Anjou, en Normandie, dans le Limousin, le Pays basque, la Savoie et partout où elle est favorable, Hydrangea macrophylla illumine parcs et jardins de ses somptueux camaïeux de bleu, de mauve ou de violet. Des scènes malheureusement difficiles -mais pas impossibles comme on va le voir- à reproduire, dans les terrains calcaires du Bassin Parisien, de la Touraine ou de la Bourgogne, sans parler évidemment des causses du Massif central.
Présence d’aluminium et acidité
Dans les régions au sous-sol schisteux, riche en aluminium, les hortensias bleuissent spontanément. 95102590/Boris Stroujko – Fotolia
«En fait c’est le sulfate d’aluminium ou alumine, présent dans les sols issus de roches schisteuses, qui fait bleuir les pétales, explique Ronan Garin, de la pépinière des Hortensias du Haut Bois, dans le Morbihan. Mais il faut, pour cela, que la terre soit également exempte de calcaire, donc acide avec un pH inférieur à 6, car le calcium empêche l’absorption de l’alumine par les racines.» Non seulement l’effet attendu sur les fleurs ne sera pas au rendez-vous mais les hortensias, privés de fer, lui aussi bloqué par le calcium, seront également atteints de chlorose: une maladie physiologique qui se traduit par le jaunissement des feuilles et le dépérissement du sujet.
Dans les sols des régions citées plus haut, les deux conditions (présence d’aluminium et acidité) sont naturellement réunies. Mais ailleurs, le jardinier devra créer un environnement favorable s’il veut que ses hortensias bleuissent ou «mauvissent» à sa guise. Deux cas de figure se présentent.
• Le sol n’est pas calcaire mais les hortensias restent roses
Plantez vos hortensias dans un mélange composé d’un tiers de terre de jardin, d’un tiers de terreau de plantation et d’un tiers de tourbe blonde . 83325932/ajlatan – stock.adobe.com
La présence d’alumine est insuffisante. Dans ce cas, il faut planter vos hortensias (ou les transplanter), comme c’est de saison jusqu’à la mi-mars, dans un trou de 60 cm de diamètre pour autant de profondeur. Le tout rempli d’un tiers de terre de jardin, d’un tiers de terreau de plantation et d’un tiers de tourbe blonde dans lequel vous aurez incorporé 200 g d’alumine ou «bleu de Bretagne» que l’on trouve facilement dans le commerce. Selon Ronan Garin, la tourbe blonde est préférable à la terre de bruyère, trop fine et ne retenant pas suffisamment l’eau. Ensuite, il suffit d’apporter 100 grammes d’alumine dans un arrosoir de 10 l d’eau chaque année, entre mai et juin, quand les premiers boutons floraux apparaissent.
• Le sol est calcaire, les fleurs ne bleuissent pas et les feuilles jaunissent
Dans ces conditions, agrandissez le trou de plantation à 80 cm en tous sens. Ôtez toute la terre du trou et remplacez-la par un mélange constitué pour moitié cette fois de terreau de plantation et de tourbe blonde, toujours additionné de 400 grammes d’alumine. Si vous pouvez vous procurez de la terre de jardin acide (pH inférieur à 6), confectionnez un mélange en trois tiers comme indiqué plus haut. Votre terrain étant calcaire, il y a de fortes chances pour que l’eau de votre robinet le soit aussi. Dans ce cas, arrosez vos hortensias avec de l’eau de pluie, éventuellement additionnée de chélate de fer, pour éviter qu’ils n’attrapent la chlorose.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, «paillez» le sol avec de l’ardoise pilée. Non seulement vous maintiendrez le sol humide et empêcherez la levée des mauvaises herbes comme avec n’importe quel mulch, mais cette roche schisteuse contient jusqu’à 30% d’aluminium qu’elle libérera progressivement.
Une autre solution, encore plus radicale, consiste à planter vos hortensias dans des grands pots de 40 cm de hauteur. Cela permet de contrôler parfaitement le substrat et les apports d’alumine. Mais il faut en contrepartie veiller à les arroser régulièrement car ces petits arbustes ont très vite soif dès qu’il fait un peu chaud.
Contrairement aux hortensias roses ou rouges, les hydrangéas paniculés, comme ici la variété ‘Levana’ ne bleuissent pas. En outre, ils ne poussent pas à l’ombre mais au soleil. Marc Mennessier/Le Figaro
Dans tous les cas, que ce soit sur un balcon ou dans votre jardin, les hortensias doivent être installés à la bonne exposition. Dans le dernier numéro de Jardins de France, la revue de la Société nationale d’horticulture de France, Didier Boos, pépiniériste dans le Maine-et-Loire, recommande de les placer le long d’un mur ou sous un arbre pour les prémunir contre les gelées de printemps ou d’automne. Une exposition nord ou nord-est est également souhaitable pour éviter le soleil trop vif en été.
Si, comme la plupart des autres espèces d’hydrangéas, les hortensias aiment l’ombre ou la mi-ombre sachez que les hydrangéas paniculés (H. paniculata) reconnaissables à leurs longues inflorescences (‘Vanille fraise’, ‘Phantom’, ‘Levana’ ou encore ‘Pinky Whinky’) et les hydrangéas arborescents, type ‘Annabelle’ ou ‘Invincible’, apprécient les situations ensoleillées et tolèrent bien le calcium. C’est même comme cela qu’ils fleurissent le mieux! En revanche, ils ont besoin eux aussi de sols frais, donc de pluies ou d’arrosages réguliers à la belle saison. Un bon compromis si votre jardin se situe dans le causse ou la champagne crayeuse.
• 19-20 et 21 octobre: La pépinière Hortensias du Haut-Bois, organise ses portes ouvertes d’automne à Taupon (Morbihan). Le dimanche à 11 h, conférence de Ronan Garin sur le thème «Identifier, reconnaître, choisir et cultiver ses hortensias».
Vos rendez-vous «jardin» à ne (surtout) pas manquer
• 5, 6 et 7 octobre: Tauzia fête les jardins sur le thème «Jardinons sain, jardinons zen», château de Tauzia, Gradignan (Gironde).
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.