La 17e édition de l’événement artistique gratuit, confiée à Gaël Charbau, est organisée dans la nuit de samedi 6 à dimanche 7 octobre autour de quatre parcours «constellation» (Île Saint-Louis, Invalides, La Villette et Porte Dorée). Découvrez nos coups de coeur.
La carte des Constellations de Nuit Blanche 2018. Nuit blanche 2018
La direction artistique de la dix-septième édition de Nuit Blanche (dans la nuit du 6 au 7 octobre) a été confiée à Gaël Charbau. Le curateur a souhaité cette année donner la chance à des artistes de réaliser des projets d’ampleur et d’investir totalement la capitale le temps d’une nuit. Organisée autour de quatre parcours «constellation» (Île Saint-Louis, Invalides, La Villette et Porte Dorée), Nuit Blanche promet cette année de créer des éclairs dans le ciel parisien. Voici notre sélection.
Constellation de l’Île Saint-Louis
Une grosse performance animera toute l’île Saint-Louis, intitulée Un Titanic, reprise et imaginée par les artistes Edgar Sarin et Matteo Revillo comme une grande procession. 300 volontaires déambuleront ainsi sur l’île et sur les quais et réaliseront une sculpture sèche faite d’argile, de sel et de paille, symboles d’une microsociété reconstituée. Quand, dans l’église Saint-Louis, l’organiste Benjamin Viaud jouera les derniers airs entendus sur le Titanic.
Plus loin, en plein cœur du quartier des Halles, le jardin Nelson Mandela accueillera le travail de l’artiste Bertille Bak en collaboration avec Emmaüs Solidarité et la Collection Pinault. Véritable ovni encore en plein travaux, la Bourse de Commerce sera détournée par l’artiste. Elle réalisera ainsi des effigies du bâtiment dans son état actuel, qu’elle vendra dans un marché de camelots créé pour l’occasion. Nommée Le Fantôme des Halles, cette performance participative donnera l’occasion aux Parisiens d’acheter leur propre effigie de la Bourse de Commerce, et les fonds seront reversés à Emmaüs.
Dans ce quartier relativement désert à la nuit tombée, Gaël Charbau a donné carte blanche à Dahan et Pefura. Les deux artistes ont obtenu la piétonnisation du kilomètre qui relie les Invalides au bas des Champs-Élysées. Déjà réalisée pour la Biennale de Dakar, cette performance entend réunir des acteurs du loisir parisien avec tout le long des concerts, des performances, des matchs de foot, des food trucks mais aussi un espace de roller derby. Au bout de cette allée exceptionnellement dédiée aux piétons, le pont Alexandre III accueillera le collectif philanthropique Thanks for Nothing et leur collecte d’objets culturels. Tous les Parisiens seront ainsi invités à déposer un objet culturel contre lequel ils recevront une performance. Parmi les artistes invités: la chorégraphe Marie-Claude Pietragalla ou encore l’artiste Laure Prouvost.
Tout en sons et lumières, la Villette fait la part belle à la Nuit Blanche. La Philharmonie organisera pour l’occasion cinq marathons musicaux du classique au contemporain. Le parvis de la Cité des sciences et de l’industrie sera lui occupé par le Geyser de boue de l’artiste Fabien Léaustic, une performance chromatique d’ampleur. La Géode sera parée d’une proposition visuelle et sonore de Tremenss et tous les lieux de la Villette accueilleront concerts et performances durant cette nuit. En bonus, le belvédère de la Philharmonie sera exceptionnellement accessible pour admirer les étoiles et les installations du toit du bâtiment.
Au bout de l’Est parisien, Philippe Quesne investit le parc zoologique de Paris. Au beau milieu de la nuit, quand aucun visiteur ne peut habituellement accéder aux entrailles d’un tel lieu, les curieux pourront pénétrer dans le parc. Quand les mammifères dormiront à poings fermés, d’autres animaux nocturnes feront un bel accueil aux visiteurs qu’ils ne voient jamais. Cette promenade sera accompagnée par une musique mélancolique diffusée dans les enceintes du zoo invitant à se diriger vers les entrailles du Rocher. «Une cathédrale de béton dans laquelle vous découvrirez le sens de la musique diffusée dans le parc» explique Gaël Charbau.
Autour de ces grandes installations, graviteront aussi des projets inédits pensés pour cet évènement nocturne. Au musée Guimet (XVIe) avec une installation et une projection du collectif Ascidiacea, à l’IMA (Ve) avec la réalisation en direct d’une œuvre de Houda Terjuman, à la Chapelle expiatoire (VIIIe) avec une installation du street-artiste le Diamantaire ou encore à l’Institut de France (VIe) avec un portrait de Mazarin et des performances dans la cour.
Nuit Blanche. Partout dans Paris, dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 octobre 2018, de 19h à 7h. Gratuit.
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.