MON QUARTIER – Entre deux concerts, le violoncelliste prodige se pose dans la maison familiale de Montreuil, où il se ressource et fait du sport, comme n’importe quel autre garçon de son âge.
Beaucoup de Français l’ont découvert le 27 novembre 2015, interprétant la Suite n° 2de Bach aux Invalides en hommage aux victimes des attentats. Mais Edgar Moreau, âgé de seulement 24 ans, a déboulé, fougueux, sur le devant de la scène de la musique classique bien avant. Diplômé du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, dans la classe de Philippe Muller, et récompensé d’une Victoire de la musique en 2015, le soliste surdoué est sur la route depuis ses 17 ans. De l’Europe à l’Asie, en passant par les États-Unis, où il jouera en 2019 avec plusieurs grands orchestres, de Philadelphie, Los Angeles et Detroit.
Proche de Renaud Capuçon, Edgar Moreau joue souvent en quatuor avec le violoniste. «C’est un peu mon parrain, confie-t-il. Il m’a fait confiance très tôt. C’est un lien d’amitié fort qui nous unit.» Avec lui et le pianiste Bertrand Chamayou, il a enregistré l’intégrale de la musique de chambre de Debussy (Erato). On attend également la sortie de son «disque loufoque» Gulda/Offenbach (Erato), qui «fait un crossover du jazz à la musique militaire!» Enfin, on le retrouve à Paris, le 5 novembre à la Philharmonie de Paris (XIXe), dans le concerto de Dvorak.
Lâcher prise
La salle de sport Crossfit Wonders, à Montreuil. Vincent Boisot/Vincent Boisot/Le Figaro
Dès que j’atterris à Paris, je file au sport! Pour moi qui suis plutôt sédentaire, et souvent assis, entre les concerts et les avions, c’est un véritable exutoire. Avec un coach, je fais du CrossFit à base de gym, haltérophilie, exercices cardio… C’est très complet et ludique.
Il y a une super programmation dans ce cinéma, à la fois très commerciale mais aussi d’art et d’essai, avec des films du monde entier, venant d’Iran ou d’Israël. On peut y voir des rétrospectives ou des festivals. C’est vraiment très varié. J’y vais souvent en famille, avec ma mère ou ma sœur, lorsque je suis à Montreuil.
Le Méliès. Espace Commercial Grand Angle. 12, place Jean-Jaurès, Montreuil (93). Tél.: 01 83 74 58 20.
Des livres et des auteurs
La librairie Folies d’encre, à Montreuil. Vincent Boisot/Vincent Boisot/Le Figaro
C’est une librairie typiquement montreuilloise fréquentée par les hipsters jeunes et décontractés, qui participe à la vie culturelle du quartier Croix de Chavaux. L’endroit est toujours très animé par des rencontres avec les auteurs. J’y flâne souvent pour trouver un roman que je lis généralement dans l’avion.
Folies d’encre. 9, av. de la Résistance, Montreuil (93). Tél.: 01 49 20 80 00.
Ma cantine gourmande
C’est franchement le meilleur restaurant de Montreuil. Il est même répertorié par le Michelin! J’aime l’ambiance conviviale de ce bistrot qui sert des plats traditionnels: rognons de veau, entrecôte et un baba au rhum génial! Mais aussi des assiettes végétariennes. La terrasse sur courette est agréable aussi.
Dans le centre commercial Croix de Chavaux, le Café Kaldi sent bon le café torréfié. Les grains viennent surtout d’Éthiopie. J’y déguste aussi des jus de fruits frais bio super bons. Idéal pour moi qui ne boit plus d’alcool. C’est un lieu typiquement bobo qui pourrait se trouver à Williamsburg, à Brooklyn.
Le parc des Beaumonts est juste à côté de chez moi. Il est très grand et vallonné, il s’étend jusqu’à Fontenay-sous-Bois. C’est l’un des rares poumons verts du 93. J’aime aller y courir ou me balader en famille. Il y a aussi une réserve écologique peuplée d’animaux: vaches, boucs, oiseaux… Le contraste est amusant: on n’est pas loin du centre-ville et on croise des vaches en courant!
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.