Le 3 octobre dernier à Londres, le classement britannique The World’s 50 Best Bars a primé pour sa 10e édition trois établissements de la capitale parmi les 50 meilleurs de la planète.
Pendant mixologique du classement controversé des 50 meilleurs restaurants du monde (The World’s 50 Best Restaurants), The World’s 50 Best Bars a rendu son 10e verdict lundi 3 octobre 2018 à Londres. Seuls trois bars à cocktails parisiens se classent dans les cinquante premiers, et deux autres dans la seconde partie du classement (entre la 51e et la 100e position).
Remporté par Dandelyan (Londres), le classement, qui comprend douze nouveaux entrants, est dominé par la Grande-Bretagne et les États-Unis, qui obtiennent chacun dix bars à cocktails dans le top 50: dix à Londres et six à New York.
Le Syndicat, meilleur bar français
En France, seule la capitale est représentée: le Syndicat arrive 24e (soit un bond de dix places par rapport à l’an dernier), le Little Red Door 33e et la Candelaria 42e.
Ouvert en 2014 par Romain Le Mouellic et Sullivan Doh (qui ont inauguré depuis un second lieu, La Commune), le Syndicat (Xe) semble réservé aux initiés. Dissimulé derrière la vitrine d’un ancien magasin de téléphonie mobile du Faubourg Saint-Denis, entièrement recouvert d’affichage sauvage, ce bar mi-bling mi-destroy milite pour les spiritueux tricolores, dépoussiérés dans des breuvages frais et délicats, comme le Drop the beet (13 €), à base de calvados, bonal, sirop de betteraves maison, sirop miel-gingembre, citron et sel de Hawaï.
Comme son nom l’indique, le Little Red Door (IIIe) se planque depuis 2012 derrière une petite porte rouge vif. Un speakeasy aux murs de pierres, mobilier en patchwork de couleurs et fauteuils-tabourets en velours bleu, qui a récemment changé d’équipe, désormais sous la direction de Rory Shepherd, et propose des breuvages numérotés ultra-créatifs (13€).
La Candelaria (IIIe), escale mexicaine de Carina Soto Velasquez, Joshua Fontaine et Adam Tsou (à l’origine depuis du Glass, du Mary Celeste, de Hero et des Grands Verres), est l’une des premières à avoir joué la carte de la porte cachée dans la capitale (2011). Il faut donc traverser une (excellente) taqueria tout en long avant de pénétrer dans son décor caliente de pierres apparentes et de coussins bariolés, où siroter des cocktails relevés au Pisco ou à la tequila, comme La Guêpe Verte (12 €), à base de tequila infusée au piment, de concombre, de coriandre et de citron vert.
500 «experts» votants
Dans la liste complémentaire, Danico (IIe) prend la 73e place, et le Dirty Dick (IXe), nouvel entrant, la 92e. Le premier, caché derrière la néotrattoria spectaculaire d’Alexandre Giesbert et Julien Ross ouverte en 2016 galerie Vivienne (Daroco) est aux mains de Nico de Soto. Le second, inauguré en 2013 dans un ancien bar à hôtesses (le nom a donc été conservé) rend hommage à la culture Tiki venue de Polynésie.
Le World’s 50 Best Bars balaye 26 villes dans 20 pays. Plus de 500 «experts» participent au vote: bartenders, consultants, journalistes et autres spécialistes des cocktails. Chaque votant peut choisir jusqu’à 7 adresses (dont au moins trois en dehors de son pays de résidence), en tenant compte de ses expériences des 18 derniers mois. Un choix difficile et forcément contestable, compte tenu du nombre croissant et de la diversité des bars à cocktails aux quatre coins du globe.
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.