Ces montres, appelées heure universelle, affichent simultanément tous les fuseaux horaires. Patek Philippe et Vacheron Constantin ont fait de cette complication une de leur spécialité, suivis par de nombreux confrères.
Il aura d’abord fallu l’obstination d’ingénieurs canadiens des chemins de fer exaspérés par la cacophonie des horaires des trains dans leur pays pour que tout commence. A la fin du XVIIIe siècle, l’essor des transports est en marche en Amérique et en Europe, mais chaque région, et parfois même chaque ville, établit elle-même son heure locale. En 1884, la Conférence internationale de Washington entérine le méridien de Greenwich comme point zéro et découpe la planète en 24 fuseaux horaires couvrant chacun 15 degrés de longitude (soit une heure). La France militait pour que l’Observatoire de Paris soit méridien zéro, mais a perdu face à l’Angleterre et donc rechigné pendant quelques années à adopter le nouveau système.
Modèle Vacheron Constantin de 1932, doté d’un mouvement développé par Louis Cottier. SDP
En Suisse, l’horloger genevois indépendant Louis Cottier reprend les travaux de son père qui, dans la foulée de la conférence de Washington, a travaillé sur diverses complications dont une heure universelle. Le principe de cette montre est simple: dotée d’un disque fixe sur lequel les plus grandes villes du monde sont inscrites, et d’un autre plus petit gradué de 1 à 24 qui tourne en même temps que l’aiguille des heures, elle permet de connaître l’heure à New York quand les aiguilles indiquent celle de Genève. Le jeune homme s’adresse d’abord à Vacheron Constantin, qui s’empare de cette idée nouvelle et produit en 1932 un premier modèle de poche. Le système, ingénieux et séduisant, est repris également cinq ans plus tard par Patek Philippe qui livre alors une version montre-bracelet.
Overseas Heures du monde de Vacheron Constantin. Olivier Currat / Brian Walker
«Elle présente alors toutefois une limite, souligne Philip Barat, directeur du développement montres chez Patek Philippe. Avec un disque des villes fixe, elle est réglée uniquement pour l’Europe et ne permet pas de se mettre à l’heure locale en voyage! Cela évolue dans les années 1940 avec les métropoles inscrites sur une lunette tournante, et ensuite avec une deuxième couronne à 9 h qui fait tourner le disque des villes.»
En 2000, Patek Philippe franchit une étape significative avec un système breveté de poussoir unique qui permet de régler en même temps les villes, le disque 24 heures et la petite aiguille des heures pour une parfaite synchronisation. De son côté, Vacheron Constantin a développé en 2011 un mouvement inédit avec 37 fuseaux, qui tient compte des heures locales en Inde ou en Océanie, entre autres, où le décalage n’est pas une heure complète mais 30 ou 45 minutes. Les deux grandes maisons horlogères genevoises ne sont pas les seules à succomber à cette complication. Dans des styles très différents, elle se retrouve également chez Jaeger-LeCoultre, Breitling, Richard Mille, Louis Vuitton, Montblanc, Frédérique Constant…
D’un point de vue technique, un mouvement à heure universelle n’est pas très gourmand en énergie, contrairement à d’autres. «Cette complication tire davantage son succès de son allure singulière que de la complexité horlogère de son calibre, souligne Christian Selmoni, directeur du style et du patrimoine de Vacheron Constantin. Son design et son principe, inventé par Pottier, avec les 24 villes inscrites sur un disque et un centre de cadran guilloché ou décoré, sont d’ailleurs encore souvent en vigueur aujourd’hui.»
Une invitation au voyage
Finalement, le plus compliqué est de choisir les villes, car la place est limitée. Genève, Rome, Berlin ou Paris? New York plutôt que Washington? Il y a des zones géographiques surpeuplées où le défi est cornélien. Mais d’autres, à l’inverse, quasi inhabitées qu’il faut quand même prendre en compte. C’est ainsi qu’on découvre South Georgia, mentionnée dans presque tous les modèles, qui correspond à une île britannique au large de la Terre de Feu qui ne compte que des manchots et des phoques vivant sur des glaciers. Ou encore Midway, confetti du Pacifique Nord, qui n’a aucun habitant. Il n’en faut pas plus pour faire rêver… Une invitation au voyage. «Quand on regarde sa montre, on peut s’échapper et imaginer la vie de l’autre côté du globe, où le soleil se couche ou se lève. Et puis, c’est un objet qui maintient le voyageur en lien avec sa maison et les êtres qui lui sont chers», conclut Philip Barat.
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.