ESSAI – Avec la Série 8, BMW sort de son cadre bourgeois pour suivre les traces de la Porsche 911, la référence en matière de sportivité.
Distendus depuis quelques années par l’explosion de la gamme de SUV qui comptera bientôt sept modèles, le développement d’une famille de véhicules écologiques abrités sous la marque BMW i et d’une offre de monospaces, les ressorts de la sportivité de la marque munichoise retrouvent des couleurs avec l’apparition d’une Série 8. Avec la première du nom arrêtée voici près de vingt ans après une carrière en demi-teinte, le nouveau modèle ne partage qu’un rôle d’ambassadeur. Pour le reste, la Série 8 s’inscrit dans la lignée de la M1.
Derrière le volant bardé de boutons, les compteurs BMW ont cédé leur place à un affichage numérique prenant la forme de deux demi-octogones. www.daniel-kraus.com
Comme la fameuse berlinette née il y a quarante ans, le nouveau coupé soutient le retour de BMW en compétition dans la catégorie GT des courses d’endurance. C’est ainsi que ce véhicule, qui succède à la Série 6, est plus proche d’une Porsche 911 que d’une Mercedes Classe S Coupé. Un positionnement qui a conditionné quelques choix techniques. Si la Série 8 aura droit, comme son prédécesseur, à des déclinaisons Cabriolet et Gran Coupé dans le courant de l’année, ses dimensions ont été revues à la baisse. Quelques millimètres en moins en longueur et en hauteur et en plus en largeur ont suffi à modifier l’allure d’un coupé qui a quitté le cercle des GT luxueuses pour s’inviter dans le clan des sportives.
Sans perdre en élégance, les volumes sont plus musclés et anticipent un virage stylistique en cours chez BMW. La calandre à double haricot devient bombée, les optiques à LED sont étirées et peuvent se convertir à la technologie laser (+ 1 700 €), les flancs sont creusés, le capot plongeant semble vouloir mordre l’asphalte.
Le traitement de l’arrière évoque le coupé hybride rechargeable i8. www.daniel-kraus.com
Quant à l’arrière très fuyant, il évoque la i8 et pourrait laisser croire à la présence d’un hayon. C’est sans doute moins pratique, la Série 8 reste fidèle à la malle classique surmontée ici d’un imposant becquet. Elle donne accès à un coffre de 420 litres qui pourra être étendu en basculant les dossiers des sièges. C’est bon à savoir: un vélo de course tient allongé. Par contre, les deux places arrière moulées dans le cuir sont vraiment de dépannage en raison d’une garde au toit inférieure de 55 mm par rapport à la Série 6.
La Série 8 innove avec un système multimédia qui offre une variété de possibilité de pilotage : molette, écran tactile, commande vocale et commandes gestuelles
À l’avant, on retrouve l’immuable agencement cher à BMW avec la console centrale orientée vers le conducteur et la fameuse molette iDrive commandant la circulation dans la tablette. Il suffit de presser le bouton-démarreur pour constater que la révolution sourd aussi à Munich. La Série 8 innove avec un système multimédia qui offre une variété de possibilité de pilotage: molette, écran tactile, commande vocale et commandes gestuelles. Ces dernières s’enrichissent de nouvelles fonctionnalités tel que l’appairage du smartphone. Derrière le volant bardé de boutons, les compteurs BMW ont cédé leur place à un affichage numérique prenant la forme de deux demi-octogones. À gauche, le tachymètre. En actionnant le mode Eco, il s’efface au profit d’un indicateur de consommation en temps réel. À droite, le compte-tours mais fonctionnant de manière inversée (de droite à gauche). Le seul point noir d’un habitacle soignant l’ergonomie et la position de conduite. Autre nouveauté qui contribue au confort de conduite: l’affichage tête haute couleur. En revanche, le levier de vitesses en cristal (+ 700 €) et le pilote semi-automatique (+ 2 150 €) avec assistant d’évitement et d’intersection restent, à notre sens, superflus.
La Série 8 peut carburer au gazole (6 cylindres 3 litres de 320 ch), presque une incongruité s’agissant d’un véhicule aussi exclusif, mais elle s’abreuve aussi à l’essence
Avec ce coupé statutaire, BMW rappelle à ceux qui l’auraient oublié qu’il est avant tout un motoriste. Certes, la Série 8 peut carburer au gazole (6 cylindres 3 litres de 320 ch), presque une incongruité s’agissant d’un véhicule aussi exclusif, mais elle s’abreuve aussi à l’essence. Un 6-cylindres en ligne est prévu et probablement aussi une version hybride rechargeable avec le Gran Coupé mais pour l’heure, c’est le V8 4,4 litres biturbo qui hausse le rythme cardiaque. Il délivre 68 chevaux de plus qu’avant et un couple identique à celui de la M5. La poussée est violente et continue. La faute au compte-tours inversé brouillant les repères, on se dispense de passer les vitesses avec les palettes, laissant l’automatisme opérer. Sur le mode Sport, on entre dans un autre univers: la sonorité plus rauque s’accompagne de détonations et de déflagrations à la décélération et au rétrogradage. À partir de plateforme Care partagée avec les Séries 5 et 7, la Série 8 se distingue par un caractère vraiment sportif. Les quatre roues motrices permanentes veillent au grain pour assurer une remarquable motricité et les quatre roues directrices garantissent une agilité inconnue sur le modèle précédent. Le différentiel arrière actif y ajoute un comportement de propulsion que l’on contrôle parfaitement au volant, donnant l’impression de piloter un coupé beaucoup plus léger qu’il n’est en réalité. Sa facilité à digérer sans sourciller les virages dépasse de loin la tolérance des occupants mais cela se paie par une faible capacité à absorber les chaussées dégradées et les saignées.
Notre avis
Plus proche d’une Porsche 911 que d’une Mercedes Classe S Coupé, la Série 8 est une synthèse réussie entre le coupé de grand tourisme et la sportive. Si la technologie est la plus évoluée du marché, on pourra lui reprocher le manque d’exclusivité d’un habitacle tiré de la grande série.
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.