Opinions
Les Métis «génétiques» minent l’affirmation des Premiers Peuples

[ad_1]
En cette ère de réconciliation, le mythe de la bienveillance des colons français connaît une résurgence dans la société québécoise. Il s’exprime soit comme une croyance en la bonté innée du colonialisme français, soit dans l’idée d’un métissage profond de la première colonie, construisant a posteriori l’identité « autochtone » des descendants de colons français. Ce mythe est commode : il donne un caractère unique au récit national et réduit la réconciliation à l’idée que « nous soyons tous autochtones ». Or, malgré la popularité du discours sur le métissage, on mentionne rarement les enjeux que cela soulève pour les peuples autochtones. […]
Depuis la reconnaissance des droits ancestraux des Métis, des débats sur le statut du peuple métis ont périodiquement éclaté sur la scène fédérale. […] On conçoit généralement ce peuple comme un peuple autochtone tirant ses origines d’alliances politiques fondées sur des relations de parenté avec les Cris, les Saulteaux et les Assiniboines des Prairies répartis sur les territoires correspondant aujourd’hui au Dakota du Nord et au Montana (États-Unis), ainsi qu’au Manitoba, à la Saskatchewan, à l’Alberta, à la Colombie-Britannique et aux Territoires du Nord-Ouest (Canada). Cette conception spécifique du peuple métis tranche avec les discours sur le métissage québécois-autochtone qui ont émergé au Québec avec l’arrêt Powley. Ces discours se concentrent sur la découverte généalogique d’un ancêtre autochtone, pour constituer rétroactivement une « communauté » métissée, datant du XVIIe siècle. Or ce n’est pas la mixité génétique, c’est-à-dire une mixité s’appuyant sur un critère bioracial, qui définit le peuple métis, mais bien l’existence de relations de parenté tissées de longue date — et entretenues jusqu’à aujourd’hui — entre Métis et autres Premiers Peuples, partageant un même territoire. Alors que les Métis de l’Ouest entretiennent des liens importants avec les Premiers Peuples et ont historiquement soutenu leurs revendications, le phénomène d’auto-autochtonisation, au Québec, s’enracine dans un discours qui vise à contrer les souverainetés des Premiers Peuples et à affaiblir leurs revendications politiques et territoriales. On aplanit ainsi le caractère distinct des identités autochtones, comme les droits qui en découlent, minimisant au passage le rapport colonial.
D’ailleurs, lorsqu’on observe les origines des organismes qui représentent les soi-disant « Métis du Québec », il devient clair que leurs actions minent l’affirmation et le mouvement d’émancipation des Premiers Peuples. Mes recherches m’ont plongé dans une mine de documents publics dans lesquels les dirigeants de deux des plus grands organismes qui prétendent représenter les « Métis du Québec » — la Communauté métisse du Domaine-du-Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM) et la Nation métisse du soleil levant (NMSL) — s’opposent ouvertement à l’affirmation des droits ancestraux des Innus et des Mi’kmaq. On constate aussi que les membres fondateurs de ces organisations, avant de s’identifier comme autochtones, étaient à la tête d’associations anti-autochtones ou suprématistes blanches dans leurs régions respectives. […]
Il y a par ailleurs un glissement dangereux vers une définition génétique de l’identité autochtone, qui mise sur l’existence d’un prétendu « ADN amérindien » comme « objet matériel-sémiotique ayant le pouvoir d’influencer les moyens de subsistance et les souverainetés des Premiers Peuples », nous explique l’anthropologue Kim TallBear. Cette définition est problématique, car elle profite exclusivement aux Franco-Québécois, au détriment des Premiers Peuples. […] TallBear explique que l’évocation de « l’ADN amérindien » raconte l’histoire de la migration humaine du point de vue exclusif de « ceux qui découvrent ».
Plusieurs membres des Premiers Peuples, y compris des membres des communautés mi’kmaw et métisses des Prairies, affirment le droit des peuples autochtones de conserver leur autorité sur la définition de leur parenté, de leur identité et de leur citoyenneté, ainsi que sur leurs structures de gouvernance spécifiques. Par exemple, le sociologue métis Chris Andersen conteste le système de classification raciale dominant, qui ancre la catégorisation des Métis dans un registre purement biologique. Selon lui, cette façon de faire mine le statut du peuple métis, car il ne constitue qu’une notion abstraite du métissage. Ce qui définit concrètement le Métis n’est pas son profil génétique, mais plutôt son appartenance à une organisation sociale et politique autochtone particulière, enracinée dans ce qui correspond aujourd’hui aux territoires de l’Ouest canadien. Cela nous montre qu’encore à ce jour, nous sommes loin d’avoir rompu avec la logique de la Loi sur les Indiens, et les Premiers Peuples continuent d’être touchés par des discours coloniaux qui instrumentalisant la science génétique pour invalider la souveraineté ancestrale réelle.
[ad_2]
Source link
Opinions
COVID-19 – Massé à Trudeau: pas de bailout pour les pétrolières et les gazières de l’Alberta

La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, presse le gouvernement Trudeau d’abandonner son plan de sauvetage du secteur pétrolier et gazier canadien, dont l’annonce est attendue la semaine prochaine et qui pourrait s’élever à 15 milliards de $.
« Quand l’économie coule, donner le premier canot de sauvetage à l’industrie pétrolière et gazière n’a aucun bon sens. Alors que les Québécoises et les Québécois se préparent à des pertes d’emploi massives, le gouvernement fédéral doit faire preuve de lucidité et intervenir pour rendre l’économie plus résiliente, pas l’exposer encore plus aux lubies de l’Arabie saoudite et aux tendances de fond du marché mondial de l’énergie. La priorité, c’est la santé financière des travailleurs et des familles, pas celle des actionnaires du pétrole et du gaz », a affirmé Mme Massé.
« Les nuages s’accumulent au-dessus de l’économie mondiale. Dans un contexte plus ensoleillé, les hydrocarbures étaient déjà un puit sans fond pour les finances publiques. Au Québec comme au Canada, nous devons maintenant nous demander si le jeu en vaut encore la chandelle. Le meilleur service que nous pouvons rendre aux travailleurs et aux travailleuses du secteur, c’est de leur donner un rôle à jouer dans la transition énergétique vers une économie verte et durable », a conclu la porte-parole de Québec solidaire.
Opinions
Matériel pédagogique – Des ressources pour favoriser l’égalité des chances, demande Christine Labrie

La députée de Sherbrooke et responsable pour Québec solidaire en matière d’éducation, Christine Labrie, appelle le ministre Jean-François Roberge à bonifier son offre de matériel pédagogique afin de répondre aux besoins de tous les élèves, et lui demande de déployer rapidement un plan de rattrapage pour les élèves qui en auront besoin lorsque les mesures de distanciation physique seront levées.
« L’École ouverte est un bon point de départ pour enrichir la vie de nos enfants pendant les mesures de distanciation physique. Malheureusement, ça ne permet pas aux enfants de poursuivre leur parcours scolaire et ça ne suffira pas non plus pour remplacer plusieurs mois d’absence à l’école », déplore Mme Labrie.
« Le choix de proposer des ressources en ligne est pratique pour plusieurs familles, mais les élèves qui n’ont pas accès à des outils informatiques adéquats ou qui ont certaines limitations fonctionnelles, par exemple un handicap visuel, ne pourront pas les utiliser. Ça creuse un écart déjà grand entre les enfants. Il faut pallier à ce problème et fournir à tous les élèves une vraie trousse de matériel couvrant le contenu spécifique de leur niveau, par exemple en leur envoyant par la poste », ajoute-t-elle, en invitant aussi le ministre Roberge à augmenter les ressources d’Allô-prof, qui possède une expertise en soutien à distance.
Vers un plan de rattrapage
La députée de Sherbrooke appelle également le ministre de l’Éducation à rassurer les parents et les élèves en dévoilant rapidement les mesures de rattrapage qui seront mises en place au sortir de la crise pour venir en aide aux élèves qui se trouveraient en situation d’échec à la fin de l’année scolaire.
« Certains enfants ont la chance de poursuivre leur cursus scolaire avec leurs parents, mais c’est loin d’être le cas de tout le monde. Bien des parents travaillent encore et ne sont pas en mesure de consacrer du temps à la scolarisation de leurs enfants. Certains élèves ont aussi besoin de services spécialisés auxquels leurs parents ne peuvent pas répondre. Le ministère de l’Éducation a la responsabilité de l’égalité des chances et doit mettre des solutions en place pour éviter que ces élèves soient pénalisés. Je propose qu’on fournisse aux élèves qui seront en situation d’échec une occasion de faire du rattrapage pour qu’ils puissent être au même niveau que leur cohorte à la prochaine année scolaire », conclut la députée solidaire.
Opinions
Québec solidaire propose un Plan d’indépendance alimentaire pour subvenir aux besoins du Québec

-
Subventionner une partie des salaires des employés agricoles en instaurant une prime salariale de 4$ l’heure pour les travailleurs et travailleuses agricoles.
-
Stimuler le recrutement d’une main-d’œuvre agricole locale en permettant aux personnes qui le souhaitent, retraité-es ou personnes sans emplois, d’être formées et rémunérées pour travailler sur une ferme pour la saison estivale sans pénalité sur les prestations reçues;
-
Augmenter les seuils de production hors quota pour les petits producteurs, notamment pour les œufs et la volaille;
-
Autoriser l’accès aux services de garde d’urgence pour les enfants d’agriculteurs et d’agricultrices;
-
Reconnaître les marchés publics et kiosques à la ferme dans la liste des « services essentiels ».
Instaurer les Jardins de la Victoire : cultiver partout où c’est possible
-
Encourager les potagers collectifs et le jardinage citoyen dans toutes les municipalités du Québec;
-
Autoriser la culture potagère en cour avant dans l’ensemble des municipalités du Québec;
-
Convertir les serres ornementales publiques municipales et privées vers la production maraîchère;
-
Convertir un maximum d’espaces prévus pour l’ornementation florale municipale en espaces de culture maraîchère.
-
Anglais2 années ago
Body found after downtown Lethbridge apartment building fire, police investigating – Lethbridge
-
Styles De Vie2 années ago
Salon du chocolat 2018: les 5 temps forts
-
Anglais2 années ago
This B.C. woman’s recipe is one of the most popular of all time — and the story behind it is bananas
-
Santé Et Nutrition2 années ago
Gluten-Free Muffins
-
Anglais2 années ago
27 CP Rail cars derail near Lake Louise, Alta.
-
Anglais2 années ago
Man facing eviction from family home on Toronto Islands gets reprieve — for now
-
Santé Et Nutrition2 années ago
We Try Kin Euphorics and How to REALLY Get the Glow | Healthyish
-
Anglais2 années ago
Ontario’s Tories hope Ryan Gosling video will keep supporters from breaking up with the party