Opinions
L’éloge de la colère | Le Devoir

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Il m’a fallu devenir adulte pour comprendre le véritable péché de la sorcière. Cette figure terrifiante a tellement hanté mes nuits d’enfance que je me demande à quel moment mon cerveau a délaissé la peur pour la fascination. Si la modernité rime avec le respect des droits fondamentaux, le rire ricaneur de la sorcière en a profité pour revendiquer les siens.
Au Moyen Âge, les historiens ont répertorié près de deux cent mille procès de sorcières ayant abouti à la mise à mort de quelque cent mille femmes, Jeanne d’Arc étant sans doute la figure la plus emblématique, puisque la postérité a surtout retenu ses services de sainte salvatrice. Quant à ses élans de colère, eux, ils ont été justifiés par des épisodes d’hystérie momentanés. Mais de quoi au juste la sorcière était-elle accusée, maintenant que Dieu et Diable ont été démasqués ? Elle refusait la soumission systématique à l’homme, se montrait en possession de son corps et de celui des autres femmes (le métier de sage-femme a particulièrement souffert de sa ressemblance avec la sorcière), mais surtout de sa sexualité.
Derrière le tissu noir de sa robe déchirée se cachait la transgression sexuelle de celle qui n’hésitait pas à s’envoler en l’air à califourchon et à crier au ciel sa colère lorsque ses désirs profonds n’étaient pas respectés. Rien d’étonnant si le symbole de la sorcière est devenu aujourd’hui une icône féministe célébrant haut et fort la libération de la femme sur le continent de la lumière, demeuré pourtant noir et obscur pour les chevaliers du patriarcat.
Dès les premiers pas de son récit fondateur, notre civilisation binaire carbure au bouc émissaire. Le récit judéo-chrétien a manifesté dès sa genèse le désir de marginaliser toutes les réalités complexes, y compris le corps de la femme et ses plaisirs vibratoires, opérant par secousses dans des directions horizontales comme les déferlantes incontrôlables, très différentes de la verticalité unidimensionnelle du sexe opposé. C’est en vertu de sa complexité et de son mystère que le corps de la femme devient très tôt dépositaire du péché originel, donc du pacte avec le Diable. Rien d’étonnant à ce que la colère du féminin, comme celle de tout bouc émissaire sacrifié sur l’autel autolégitime des structures oppressantes, soit une émotion justifiée et vitale.
Qu’est-ce que la colère au juste, ce mot féminin que le dictionnaire décrit comme étant un « violent mécontentement accompagné d’agressivité » ? Rien d’autre que le refus de se faire enlever le droit d’être en colère contre une injustice. Le mouvement #MeToo n’est que la pointe de l’iceberg d’une colère qui couve depuis des siècles et que la révolution technologique a rendue possible. Que Dieu bénisse cette dernière !
Sauf que, même 2000 ans plus tard, une femme qui exprime sa colère est considérée comme hystérique et inapte au raisonnement éclairé, surtout dans la sphère publique. Chez l’homme, la colère est souvent vue comme une vertu et une force de caractère. C’est ce que dévoile le livre culte aux États-Unis de l’écrivaine Soraya Chemaly Rage Becomes Her, The Power of Women’s Anger (Éditions Atria, 2018).
Dans une langue journalistique et coup-de-poing, archives, statistiques et innombrables études universitaires à l’appui, l’auteure démontre qu’en Occident, la colère des femmes a été associée à la folie et à l’hystérie, donc à l’inaptitude à raisonner. Le seul espace où elle peut l’exprimer, c’est entre les murs épais de la sphère privée, au coeur même de la pièce lui étant désignée : la cuisine. Et la langue elle-même de trahir l’état des lieux : « la colère qui bout », « cocotte-minute qui explose », « casser les assiettes » et bien d’autres, sans oublier la constante surveillance du feu doux du « bain-marie », en référence à Marie la Juive, première alchimiste femme et personnage controversé aux pouvoirs suspects.
Ce qu’il faut constater, remarque Soraya Chemaly, c’est que la colère est une émotion légitime, vitale et salvatrice, à condition qu’elle soit reconnue et canalisée, au lieu qu’elle se retourne contre elle-même. Une étude menée en 2015 en Angleterre démontre que 60 % des jeunes filles rapportent ne pas être en mesure de s’exprimer librement en raison de leur genre, avec pour conséquence maints malaises physiques et mentaux.
Comment se fait-il, se demande l’auteure, que même en 2018, Bernie Sanders, Donald Trump et récemment le juge Brett Kavanaugh soient considérés comme des hommes autoritaires et admirables lorsqu’ils expriment leur colère, alors que Christine Blasey Ford et Hillary Clinton doivent à tout prix éviter cette émotion, quitte à paraître inauthentiques, froides et figées, faute de quoi leur crédibilité pouvait exploser comme une cocotte-minute ? Est-ce un hasard si les principaux opposants de Hillary Clinton l’appellent justement Witch (sorcière) ? Quoi qu’il en soit, si ma sorcière préférée s’était donné le droit d’exprimer publiquement sa colère, elle aurait peut-être perdu deux fois, mais aurait donné l’exemple aux futures générations de femmes en politique qu’exprimer leur colère sur la place publique ne fera pas d’elles des folles hystériques inaptes à gouverner.
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COVID-19 – Massé à Trudeau: pas de bailout pour les pétrolières et les gazières de l’Alberta

La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, presse le gouvernement Trudeau d’abandonner son plan de sauvetage du secteur pétrolier et gazier canadien, dont l’annonce est attendue la semaine prochaine et qui pourrait s’élever à 15 milliards de $.
« Quand l’économie coule, donner le premier canot de sauvetage à l’industrie pétrolière et gazière n’a aucun bon sens. Alors que les Québécoises et les Québécois se préparent à des pertes d’emploi massives, le gouvernement fédéral doit faire preuve de lucidité et intervenir pour rendre l’économie plus résiliente, pas l’exposer encore plus aux lubies de l’Arabie saoudite et aux tendances de fond du marché mondial de l’énergie. La priorité, c’est la santé financière des travailleurs et des familles, pas celle des actionnaires du pétrole et du gaz », a affirmé Mme Massé.
« Les nuages s’accumulent au-dessus de l’économie mondiale. Dans un contexte plus ensoleillé, les hydrocarbures étaient déjà un puit sans fond pour les finances publiques. Au Québec comme au Canada, nous devons maintenant nous demander si le jeu en vaut encore la chandelle. Le meilleur service que nous pouvons rendre aux travailleurs et aux travailleuses du secteur, c’est de leur donner un rôle à jouer dans la transition énergétique vers une économie verte et durable », a conclu la porte-parole de Québec solidaire.
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Matériel pédagogique – Des ressources pour favoriser l’égalité des chances, demande Christine Labrie

La députée de Sherbrooke et responsable pour Québec solidaire en matière d’éducation, Christine Labrie, appelle le ministre Jean-François Roberge à bonifier son offre de matériel pédagogique afin de répondre aux besoins de tous les élèves, et lui demande de déployer rapidement un plan de rattrapage pour les élèves qui en auront besoin lorsque les mesures de distanciation physique seront levées.
« L’École ouverte est un bon point de départ pour enrichir la vie de nos enfants pendant les mesures de distanciation physique. Malheureusement, ça ne permet pas aux enfants de poursuivre leur parcours scolaire et ça ne suffira pas non plus pour remplacer plusieurs mois d’absence à l’école », déplore Mme Labrie.
« Le choix de proposer des ressources en ligne est pratique pour plusieurs familles, mais les élèves qui n’ont pas accès à des outils informatiques adéquats ou qui ont certaines limitations fonctionnelles, par exemple un handicap visuel, ne pourront pas les utiliser. Ça creuse un écart déjà grand entre les enfants. Il faut pallier à ce problème et fournir à tous les élèves une vraie trousse de matériel couvrant le contenu spécifique de leur niveau, par exemple en leur envoyant par la poste », ajoute-t-elle, en invitant aussi le ministre Roberge à augmenter les ressources d’Allô-prof, qui possède une expertise en soutien à distance.
Vers un plan de rattrapage
La députée de Sherbrooke appelle également le ministre de l’Éducation à rassurer les parents et les élèves en dévoilant rapidement les mesures de rattrapage qui seront mises en place au sortir de la crise pour venir en aide aux élèves qui se trouveraient en situation d’échec à la fin de l’année scolaire.
« Certains enfants ont la chance de poursuivre leur cursus scolaire avec leurs parents, mais c’est loin d’être le cas de tout le monde. Bien des parents travaillent encore et ne sont pas en mesure de consacrer du temps à la scolarisation de leurs enfants. Certains élèves ont aussi besoin de services spécialisés auxquels leurs parents ne peuvent pas répondre. Le ministère de l’Éducation a la responsabilité de l’égalité des chances et doit mettre des solutions en place pour éviter que ces élèves soient pénalisés. Je propose qu’on fournisse aux élèves qui seront en situation d’échec une occasion de faire du rattrapage pour qu’ils puissent être au même niveau que leur cohorte à la prochaine année scolaire », conclut la députée solidaire.
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Québec solidaire propose un Plan d’indépendance alimentaire pour subvenir aux besoins du Québec

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Subventionner une partie des salaires des employés agricoles en instaurant une prime salariale de 4$ l’heure pour les travailleurs et travailleuses agricoles.
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Stimuler le recrutement d’une main-d’œuvre agricole locale en permettant aux personnes qui le souhaitent, retraité-es ou personnes sans emplois, d’être formées et rémunérées pour travailler sur une ferme pour la saison estivale sans pénalité sur les prestations reçues;
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Augmenter les seuils de production hors quota pour les petits producteurs, notamment pour les œufs et la volaille;
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Autoriser l’accès aux services de garde d’urgence pour les enfants d’agriculteurs et d’agricultrices;
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Reconnaître les marchés publics et kiosques à la ferme dans la liste des « services essentiels ».
Instaurer les Jardins de la Victoire : cultiver partout où c’est possible
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Encourager les potagers collectifs et le jardinage citoyen dans toutes les municipalités du Québec;
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Autoriser la culture potagère en cour avant dans l’ensemble des municipalités du Québec;
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Convertir les serres ornementales publiques municipales et privées vers la production maraîchère;
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Convertir un maximum d’espaces prévus pour l’ornementation florale municipale en espaces de culture maraîchère.
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