PALMARÈS – Si la viande rouge est de plus en plus controversée, en revanche la volaille, loin de battre de l’aile, est toujours très prisée. Voici donc l’occasion de la pister à travers son ambassadeur le plus consensuel, le poulet rôti. Parmi nos bonnes adresses parisiennes se trouve la crème des gallinacés. Régalez-vous!
Une fois n’est pas coutume, commençons par un peu de culture avant le plat de résistance. Et méditons cette maxime de Luc de Clapiers alias marquis de Vauvenargues, copain de Voltaire et brillant moraliste du XVIIIe. «Il ne faut pas beaucoup de réflexion pour faire cuire un poulet; et cependant nous voyons des hommes qui sont toute leur vie mauvais rôtisseurs.» Ce n’est certes pas la formule la plus inspirée de son large répertoire mais celle qui nous convient le mieux. Tant il est vrai que les poulets rôtis qui méritent de vous faire traverser Paris ne sont pas légion. Et même si les méthodes de cuisson sont plus précises qu’il y a trois siècles, la qualité de la volaille se pose avec bien plus d’acuité.
Lors d’un entretien accordé au Figaro en 2010, l’immense Paul Bocuse avait pourtant déclaré: «Quand je commande un poulet, je n’ai pas besoin que le maître d’hôtel me parle du grand-père de celui-ci. La seule question à poser est: “C’est bon?”.» Probable que personne n’aurait non plus osé lui servir un spécimen de batterie. D’ailleurs, comme nous avons pu le constater au cours de ce test, le pedigree des volatiles est presque toujours indiqué sur les cartes des restaurants sélectionnés. Gimmick de l’époque, mais pas seulement. Au même titre que les conditions d’élevage, le terroir influence la chair. Et ce n’est pas Antoine Westermann, vainqueur de notre palmarès avec sa volaille de Challans au Coq Rico, qui nous contredira.Un bon poulet rôti relève de l’alchimie entre un produit de belle extraction et un chef compétent. À lui de le sublimer avec quelque tour de main qu’il gardera secret. En fait, si nous nous montrons si exigeants avec ce plat, c’est qu’il fait partie de notre patrimoine gastronomique. Qui n’a gardé le souvenir ému de déjeuners dominicaux, où il trônait sur la table, tout beau et tout bronzé? Raison de plus pour ne pas se faire plumer au restaurant.
Le palmarès
Test. Un sondage BVA de 2015, consacré aux Français et à la cuisine, faisait apparaître le poulet rôti comme le plat préféré des Français (20,3%), juste devant le magret de canard (20,2 %) et les plateaux de fruits de mer (19,9%). D’autres classements plus ou moins fantaisistes l’ont depuis détrôné au profit d’autres spécialités. Il reste cependant très présent dans les restaurants. Une vraie panacée pour les célibataires, qui peuvent alors déguster leur pilon chéri sans être obligé de rentabiliser le poulet à tous les repas. Pour établir ce palmarès, nous avons retenu quinze adresses de qualité, mariant grands classiques (L’Ami Louis, Le Relais Plaza…) et petits nouveaux (Poule de Luxe, Bien Ficelé…).
Méthode. Nous avons dégusté les poulets rôtis de façon anonyme, durant les deux semaines précédant la parution, en les notant selon une grille de lecture préétablie,
Critères retenus. Ils sont au nombre de quatre, notés chacun de façon différente selon leur importance, pour une note finale sur 20. Soit le lieu (ambiance, confort, déco, sur 3 points), la qualité de la viande (tendreté, saveur, générosité, sur 7 points), la garniture (choix, quantité, originalité, sur 5 points) et enfin le rapport qualité-prix (sur 5 points). Pour chaque adresse, nous avons également indiqué le morceau proposé.
Résultats. Le Coq Rico et son poulet de Challans chante clair! Dans son restaurant du XVIIIe dédié à la volaille sous toutes ses formes, Antoine Westermann fait la part belle aux pièces rôties, comme en témoigne le mur de broches qui vous met en appétit dès la porte franchie. Il aime les poulets qui ont bien vécu, bien vieilli et… bien cuit. Nous aussi!
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.