Née dans le Lower East Side en 1915, la marque de lunettes culte ouvre ses portes dans le Marais, à Paris.
Dr Harvey Moscot est président. Zack Moscot dirige l’image et la création. Assis côte à côte dans une salle de réunion vitrée rappelant celle de Mad Men, à l’étage de la boutique d’Orchard Street, à New York, le père et le fils retracent la saga Moscot. Le storytelling est au point: l’histoire de cette marque de lunettes, née en 1915 dans le Lower East Side, est la leur. Ils la déroulent avec sincérité et humour, impatients de savoir si les Français y seront sensibles. L’enjeu est de taille, vendredi 30 novembre, ils ouvrent leur première boutique parisienne, dans le Marais. À New York, leurs montures en acétate, ajustées, sont entrées dans la légende grâce à Andy Warhol, Truman Capote, James Dean, Arthur Miller qui ne portaient qu’elles. Aujourd’hui, Brigitte Macron possède des Moscot (modèle Randall), tout comme Johnny Depp (Lemtosh), Cristiano Ronaldo (Lemtosh), Ryan Gosling (Zulu), Joshua Jackson (Gelt)… Mais ne leur parlez pas trop de célébrités, ici, le client est roi, connu ou non. «Mon grand-père répétait: si tu le traites bien, qu’importe d’où il vienne et ce qu’il fait, il reviendra toujours, assure Harvey Moscot. En d’autres termes, nous ne sommes pas le fournisseur officiel des stars, notre meilleur ambassadeur est celui qui s’affirme en choisissant nos lunettes, qui en apprécie l’histoire. Et qui est fier de porter un petit bout de New York sur le nez!»
Dr Harvey Moscot est président. Zack Moscot dirige l’image et la création. Moscot
Tout commence en 1899. Hyman Moscot débarque à Ellis Island de son Minsk natal. La majorité des immigrants d’Europe de l’Est se retrouve dans le Lower East Side de Manhattan, un quartier malfamé. Le jeune homme entend vivre son rêve américain. «Hyman pensait trouver de l’or sous les pavés de Manhattan, raconte Zack Moscot. Il a démarré son commerce ambulant en vendant des binocles tous faits, façon loupe, aux immigrés allemands, sous nos fenêtres, sur Orchard Street.» À l’époque, le métier d’opticien n’existe pas. En 1915, il ouvre sur Rivington Street. Dix ans plus tard, son fils Sol (le grand-père d’Harvey) rejoint la petite entreprise et devient l’un des premiers opticiens de New York. En 1936, le magasin déménage à l’angle d’Orchard et de Delancey, son siège pendant 80 ans (il est aujourd’hui installé sur le trottoir d’en face). La troisième génération de Moscot, incarnée par Joel, le fils de Sol, prend la direction de l’affaire en 1951 et développe la relation client.
D’Hyman à Zack, via Sol, Joel et Harvey
Le lieu est chaleureux, avec ses murs tapissés des photos de famille, ses étagères grouillant de bibelots, ses meubles inspirés du salon de grand-mère Sylvia et ses têtes de mannequin encollées de coupures de presse qui trônent dans les vitrines en guise de présentoirs. Les neuf magasins Moscot (4 à New York et 5 à l’international) sont des répliques de l’adresse historique. «J’ai grandi dans cette boutique, se souvient Harvey. C’était un quartier peu recommandable. J’adorais cette atmosphère, sale, atypique. Les loyers, peu chers, attiraient les artistes et, dans les années 1970, les voyous. Bob Dylan qui habitait derrière était un habitué. Aujourd’hui, le Lower East Side est l’un des quartiers des plus branchés de la ville… Si mon grand-père voyait ça !» Harvey Moscot, qui met officiellement un pied dans l’affaire en 1986, est le premier et unique docteur en ophtalmologie – «Je n’étais pas sûr de vouloir travailler pour mon père, mon truc c’était la musique, mais je suis un piètre chanteur. J’ai fait médecine en me disant que je pourrais toujours soigner les gens.» Après vingt-six années à regarder les yeux à la loupe, Harvey a raccroché la blouse de médecin pour se consacrer au développement de l’entreprise. «Je continue à traiter la mère d’une célébrité, parce qu’elle refuse d’aller voir quelqu’un d’autre, plaisante-t-il. Et la famille, évidemment.»
Moscot Lemstosh. Moscot
Zack Moscot, 27 ans, qui jeune, pourtant, n’avait aucune envie de prendre le relais, est intronisé directeur de la création en 2013. Diplômé en design industriel de l’université du Michigan, il dessine de nouvelles formes et réactualise les originals. «Je ne dis ça parce qu’il est mon fils, lance Harvey. Mais Zack est un designer hors pair.»
«Nous ne vendrons jamais rien d’autre que des lunettes»
«Nous ne courons pas après la tendance, poursuit Zack. Nos archives sont riches d’indémodables. Nous reconduisons les créations des années 1930 à 1970, aux lignes classiques (rondes, aviateur, papillon, carrées) et principalement en écaille et en acétate noir. On ne vient pas chez nous pour les solaires de la saison, mais pour la paire la plus adaptée au visage, qui va vous accompagner pendant les dix prochaines années.» Une attention particulière est accordée à l’ajustement de la monture, chaque modèle est décliné dans quatre largeurs. Père et fils souhaitent faire grossir la marque sans perdre de vue ce «petit bout de New York» que les puristes viennent chercher. Ils avancent à leur rythme, sans se presser et, surtout, sans se diversifier – «Nous ne vendrons jamais rien d’autre que des lunettes», assure Zack Moscot. Le design est irréprochable, le prix plus que correct: compter dans les 280 euros pour des solaires.
Moscot, au 26, rue du Temple (Paris IIIe).
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Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.