PALMARÈS – Transfuges du Sud-Ouest, ces pâtisseries à la forme si caractéristique sont arrivées il y a une trentaine d’années dans la capitale. Depuis, elles ne cessent de séduire les gourmands.
Voilà qui n’est pas près de réconcilier Jacobins et Girondins. Car l’affaire est de taille. Figurez-vous que les canelés, ces petits gâteaux couleur caramel en forme de cylindres striés, sont des spécialités bordelaises. Longtemps, on ne put les déguster que sur place ou dans les environs immédiats. Et comme elles étaient particulièrement addictives, cela plaida plus que n’importe quel vote législatif en faveur de la décentralisation. Pourtant, l’origine de ces pâtisseries est mystérieuse, elles apparaissent officiellement dans les années 1930, puis tombent en disgrâce après la Seconde Guerre mondiale, pour finalement réapparaître au début des années 1980 sous l’impulsion de Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux et fin promoteur de sa ville. C’est aussi l’époque où Jean-Luc Poujauran, boulanger-pâtissier natif de Mont-de-Marsan, s’intéresse de près à la recette et décide de l’exporter à Paris avec le succès que l’on sait. On ne pouvait donc rêver meilleur expert pour ce palmarès!
Car les canelés, dont la préparation semble a priori si simple (de la pâte à crêpe bien sucrée, parfumée au rhum et à la vanille avant d’être cuite dans un petit moule en cuivre, conducteur de chaleur), sont en fait plus subtils qu’il n’y paraît. C’est la conjugaison de l’extérieur caramélisé et de l’intérieur onctueux qui crée le déclic gourmand. Tout repose donc sur une cuisson bien maîtrisée qui évite le cœur caoutchouc comme le manteau brûlé. Rançon du succès, les canelés, aujourd’hui plébiscités par des amateurs de plus en plus nombreux, se multiplient dans les vitrines des boulangeries-pâtisseries. Pour qu’ils soient au meilleur de leur forme, ils doivent être frais du jour (en sortie de four, tièdes, c’est le bonheur absolu), la conservation ne leur sied guère. En résumé, il s’agit de douceurs fragiles, tendres et croustillantes à la fois, dont on se félicite qu’elles soient devenues… si parisiennes.
Test. Après l’«exotisme» des pasteis de nata, petits flans lusitaniens devenus incontournables dans le paysage parisien, nous poursuivons notre road trip gourmand avec, cette fois, les canelés bordelais. Moins lointains, ils nous viennent de Bordeaux et racontent à leur manière l’histoire de la cité girondine, quand le rhum et les effluves de vanille parlaient d’îles et de commerce pas toujours équitable… À Paris, il y avait jusqu’à peu plusieurs antennes bordelaises (dont Baillardran), qui avaient contribué à faire connaître cette spécialité girondine. Elles sont devenues rares et ce sont aujourd’hui les boulangers-pâtissiers de la capitale qui ont repris le flambeau. Pour ce palmarès, nous en avons sélectionné une bonne quinzaine qui nous ont tous affirmé les produire eux-mêmes.
Méthode. Les canelés ont été achetés de façon anonyme le matin de la dégustation par les journalistes de la rubrique Restaurants. Ils ont ensuite été numérotés et goûtés à l’aveugle, en présence de notre expert, le chef pâtissier Jean-Luc Poujauran, grand spécialiste du canelé.
Critères retenus.Ils sont au nombre de 4, notés chacun sur 5 points, pour une note finale sur 20. Soit l’aspect (couleur, forme, taille), la texture (maîtrise de la cuisson à travers le mix croustillant-moelleux), le goût (celui du moule avait parfois malencontreusement migré sur le gâteau…) et enfin le rapport qualité-prix qui permet de pondérer les trois précédents critères, les prix allant de 1,50 € à 3,70 €.
Résultats. C’est le canelé du chef étoilé Thierry Marx qui l’emporte, suivi de très près par ceux de Mori Yoshida et de Lemoine.
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.