VISITE EXCLUSIVE – Récemment ouvert, l’hôtel Cheval Blanc St-Barth Isle de France dévoile un nouveau design pensé par Jacques Grange et un jardin créé par Madison Cox.
Atterrir dans un coucou sur la piste lilliputienne de l’aéroport Rémy-de-Haenen est toujours une émotion. Plus encore un an et demi après Irma, l’ouragan dévastateur du 6 septembre 2017. En longeant la côte, l’appréhension se dissipe. La végétation a insolemment repris vie. Rien ne semble avoir changé. Puis la berline bifurque sur un chemin dérobé, bordé d’essences exotiques, conduisant discrètement à Cheval Blanc St-Barth Isle de France.
La Suite tropicale décorée par Jacques Grange. V.Mati
En posant le pied à terre, on éprouve le même sentiment. La sensation précieuse de retrouver une «maison» accueillante et bienveillante que l’on a toujours connue. Le double escalier (enrichi de bougainvilliers) et son entrée façon cabane ouvrant sur la mer sont toujours là. Mais derrière la façade, l’hôtel réserve de jolies surprises.
Racheté en 2013 par le groupe LVMH qui sut magistralement en faire un palace (le premier hors de France métropolitaine), l’hôtel légendaire de la baie des Flamands, posé sur une des plus belles plages de l’île, dévoile un nouveau chapitre de son histoire, racontée par trois créateurs de renommée internationale.
Côté déco, Jacques Grange a insufflé «un esprit bord de mer décontracté», métissé et joyeux, avec des fauteuils en osier habillés d’ikat, des meubles en rotin, des portes façon moucharabiehs, des jarres de Colombie, des zelliges, du bois de mélèze blanchi, des objets d’Afrique, d’Asie, d’Océanie… Une atmosphère caribéenne et sereine flotte dans la maison et les 41 chambres, suites et villas (et bientôt 20 de plus avec le rachat du Taïwana voisin), ouvertes sur la mer ou sur la végétation tropicale.
Un esprit bord de mer décontracté, avec des fauteuils en osier habillés d’ikat. Emily Labouérie
Les jardins, subtilement mis en scène par le paysagiste star Madison Cox, s’inspirent librement des tableaux de Rousseau. Sa partition verte et fleurie se compose de notes colorées et odorantes. Les arbres fruitiers et la flore luxuriante s’épanchent avec indolence. Les papillons virevoltent dans une chorégraphie incessante.
Côté art contemporain, on attend avec impatience La Constellation de Pégase, œuvre mobile imaginée spécialement par Jean-Michel Othoniel, célèbre pour ses créations aériennes en perles de verre. Le sculpteur s’est imprégné de la mythologie de Pégase, le cheval blanc ailé, pour apporter sa touche de rêve et de poésie.
Une ode à l’art de recevoir
L’hôtel comprend actuellement deux restaurants. A La Case de l’Ile, Yann Vinsot propose une cuisine «Riviera française» plus élaborée que gastronomique (terme qu’il réfute car trop galvaudé). Il faut goûter son œuf parfait cuit à basse température accompagné de truffes. Au White Bar, les mixologistes inventent des cocktails surprenants à siroter sous les alizés. On s’y arrête aussi pour déguster des plats sains et légers, sur le chemin de la grande piscine ou de la plage.
L’hôtel est posé sur la plage des Flamands, l’une des plus belles plages de l’île. Pierre CARREAU
A Cheval Blanc, l’excellence du service constitue l’épicentre de l’expérience. Une randonnée tôt le matin à Colombier – magnifique site sauvage -, une séance de yoga ou de méditation sur la plage déserte, une sortie en kitesurf, wakeboard, jet-ski, windsurf, bodysurf… un parcours de golf sur une île voisine, un voluptueux rituel au SPA Guerlain, une croisière en catamaran au coucher de soleil…
Au-delà de cette infinité de propositions, on savoure la singularité d’une «maison» qui assure à ses hôtes confidentialité et convivialité. Une maison qui cultive un délicieux art de vivre et de recevoir.
Cheval Blanc St-Barth Isle de France (00.590.590.27.61.81 ; Chevalblanc.com/stbarthisledefrance/fr). A partir de 720 € la chambre.
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Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.