Chateau-Lagrezette,-trente ans-d’amitie

Photo : Service de presse

Alain-Dominique Perrin et Michel Rolland se sont rencontrés en 1988. Le propriétaire du château près de Cahors et le consultant bordelais ont conçu les meilleurs crus.

Voilà deux forts en gueule, deux personnalités affirmées dont la rencontre aurait pu être électrique. Il n’en fut rien. Il suffit de voir Alain-Dominique Perrin (photo, à droite) et Michel Rolland attablés autour d’un bon repas, se régaler d’une grouse que le premier a rapportée de sa chasse en Ecosse, pour comprendre la complicité qui lie ces deux épicuriens au verbe haut. Cela fait trente ans que les deux amis se ­côtoient avec un plaisir non feint. Leur histoire ­débute en 1988 – lorsque Alain-Dominique Perrin, ADP pour les ­intimes, décide, huit ans après l’achat du Château Lagrézette, près de Cahors, de produire un vin dont il puisse être fier.

C’est Patrick Léon, alors directeur de ­Mouton-Rothschild et disparu en décembre 2018, qui le met en contact avec Michel Rolland, déjà consultant dans le Bordelais auprès de quelques belles propriétés. Il accepte la mission et s’en va vinifier à la coopérative de Cahors, où ADP apporte ses raisins. Mais il se sent très vite limité. « Dès la première année, j’ai dit à Alain-Dominique qu’avec seulement deux cuves à ma disposition, mes capacités d’assemblage étaient très limitées », se rappelle Michel Rolland. La réponse d’Alain-Dominique Perrin ne se fait pas attendre. Il lui promet un chai dernier cri pour 1992. Entièrement gravitaire, il sera l’outil indispensable pour produire de très grands vins sur la propriété.

C’est ainsi que le duo va élaborer Dame Honneur et Le Pigeonnier, deux cuvées haut de gamme devenues les fleurons de l’appellation. Dernière création sortie de ce chai : une cuvée confidentielle issue des meilleurs malbecs du domaine, produite à seulement 1 200 exemplaires. Alain-Dominique Perrin le trouva si bon qu’il le baptisa Mon Vin. « Il est vendu au compte-gouttes et à la tête du client », plaisante Alain-Dominique ­Perrin. Le dernier cadeau de Michel Rolland à son ami, en attendant le prochain.