MON QUARTIER – Le cofondateur et propriétaire du guide du Routard habite en bordure de la place Denfert-Rochereau depuis vingt-cinq ans. S’il a déménagé plusieurs fois, il n’a jamais quitté ce quartier qui lui est cher.
Pour Philippe Gloaguen, flâner le samedi en compagnie de ses petites-filles participe aux plaisirs de sa vie. Les commerçants font un peu partie de sa famille. À pied, comme dans un village, il y retrouve de vrais Parisiens, de la poissonnerie à la librairie du coin. Lorsqu’il était petit, le cofondateur du «Routard» arrivait de Meudon par la gare Montparnasse et allait déjà y faire des courses avec son père. D’où l’idée d’y habiter. Aussi n’a-t-il pas négligé Paris avec quatre guides pour mieux connaître notre capitale. Celui sur Paris a maintenant 15 ans, Paris Balades propose des visites en thématique historique, le Routard des amoureux à Paris est réservé aux romantiques, et, depuis cet été, le Paris-Île-de-France à vélo conseille une cinquantaine de randonnées. Depuis 1973, date de sa création, la Bible du bourlingueur n’a pas pris une ride. Sa force, ce sont les rééditions annuelles, enrichies de cartes et de photos couleur depuis cinq ans. Le compagnon de route de tout voyageur s’affiche leader dans son secteur et n’a pas souffert d’Internet. Son créateur le vend avec passion et une pointe d’humour: «Le guide papier est le plus nomade qui soit, pas besoin de recharge, de prise, il peut tomber par terre, il supporte le sable et, si vous avez un moustique, le “Routard” est très efficace!»
N’oublie pas… de venir déguster la caïpirinha la meilleure du monde. Tout est authentique dans ce petit restaurant. Claudia, d’origine brésilienne, mitonne des plats typiques de son pays et Sébastien pourrait passer l’agrégation en cocktails calientes, option caïpirinha. J’ai une faiblesse pour celui à la passion accompagné de beignets ou de pains à l’ail. Avec les habitués, on refait le monde.
O Corcovado. 152, rue du Château (XIVe). Tél.: 01 43 27 50 87.
Au bon bougnat
Il existe encore de vrais bougnats, même si Éric, le patron, est… sarthois. Pas peu fier, il vient de recevoir la célèbre Bouteille d’or qui honore chaque année un authentique bistrot parisien. J’aime y venir avec mes petites-filles de 7 et 3 ans. Éric a des attentions pour tout le monde. Pas étonnant que ce soit un lieu de rendez-vous! On y croise Nicole Garcia, Anna Gavalda ou Léa Seydoux, qui viennent déguster le chou farci exceptionnel réalisé par Momo, à la tête de l’orchestre des casseroles.
Au P’tit Zinc. 2, rue des Plantes (XIVe). Tél.: 01 45 40 45 50.
Accordéon Paris Gourmands. Danielle Pauly et Jean-Philippe Laruelle
Vive Yvette Horner!
Les boutiques d’accordéons sont rares, mais une épicerie qui propose des cours d’accordéon encore plus! Unique et atypique, Jean-Philippe propose du vin et des produits du terroir pendant que son épouse, Danielle, donne des cours d’accordéon et vend aussi les instruments. Pas besoin de connaître le solfège, le professeur s’adapte à votre niveau. Vous saurez tout sur la différence entre accordéon diatonique ou chromatique. Et si vous êtes découragé, achetez un harmonica en dégustant d’excellentes victuailles!
Une des boulangeries des plus bio de Paris. On ne connaît pas beaucoup d’endroits qui proposent des gâteaux sans sucre (eh oui!) et même du pain pour diabétiques (allégé en sel et augmenté en fibres, il se rapproche du pain toscan). Avec quatre à cinq fournées par jour, le pain est toujours chaud. Sans oublier leurs spécialités, des pains au sarrasin ou au maïs, connus pour leur index glycémique bas. Les intolérants au gluten y trouveront aussi leur bonheur. Et c’est bon!
Cette librairie a su s’adapter à sa clientèle, qui est fidèle et nombreuse. On y va pour acheter un livre et on en ressort avec un deuxième opuscule… l’ouvrage préféré du patron. Lors d’une des rencontres avec des écrivains, je suis tombé sur l’auteur de L’Éloge immodéré du vin de Bordeaux. Non seulement l’écrivain donnait une explication passionnante des cépages bordelais, mais celle-ci a été suivie d’une dégustation (modérée) d’excellents breuvages. Rien de tel que les travaux pratiques pour mieux imprimer!
Une poissonnerie exceptionnelle! Elle est tenue de main de maître par la souriante patronne, Frédérique. Celle-ci a astucieusement ouvert quelques tables qui touchent ses bancs et le poisson n’a que quelques mètres à faire pour sauter dans votre assiette. Le secret de sa fraîcheur? L’arrivée tous les jours de camions qui viennent de douze criées du littoral français. Plus frais, on ne connaît pas!
Après une première destination réussie pour les guinguettes de Montréal au parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest, c’est au tour de Griffintown d’accueillir cette fête estivale.
C’est l’organisme à but non lucratif (OBNL), le Village de Noël de Montréal, qui est derrière ce concept de fête gourmande, culturelle et artisanale sur le bord de l’eau.
Après de nombreux évènements préparés pendant la saison hivernale, comme au marché Atwater et au Quartier des spectacles de la Place des arts, le Village de Noël de Montréal souhaitait développer des activités pendant l’été.
«Au marché de Noël, c’est pas mal ça qu’on fait aussi. [On offre] une programmation culturelle variée et on met en relief l’artisanat et la gastronomie locale», explique la directrice générale de Village de Noël de Montréal, Line Basbous.
Ce nouvel évènement estival permet également à l’OBNL de conserver son personnel et de recruter de nouveaux employés tout au long de l’année.
Concept des guinguettes
Une guinguette est un cabaret populaire français, à l’image d’une station balnéaire estivale. À Montréal, quatre guinguettes mobiles sont prévues.
Le nouveau restaurant conçu pour l’événement, Merci Tata, accueille la population dans une ambiance décorée et festive sur le bord de l’eau, soit via le canal de Lachine, le fleuve Saint-Laurent et la rivière des prairies.
«C’est une conception alimentaire qui intègre l’événement. C’est la station gourmande qu’on retrouve dans toutes les guinguettes», précise la directrice générale.
Succès
Du 12 au 27 juin, le parc de l’Ancienne-cour-de-triage dans le Sud-Ouest a accueilli la première guinguette mobile.
«Quand on a commencé le montage [du site] la semaine qui a précédé le lancement, les gens s’arrêtaient pour poser des questions. On a senti qu’il y avait un certain enthousiasme pour le projet», note Mme Basbous.
Lors des dix jours d’opération de la guinguette au parc de l’Ancienne-cour-de-triage, située le long du canal de Lachine, environ 7000 personnes ont profité des installations de la première édition.
Retour
La guinguette mobile reviendra dans le Sud-Ouest. Un peu plus à l’est, cette fois, elle prendra place jusqu’au 25 juillet à la place des Ouvriers au parc Lien Nord, en bordure du canal de Lachine, au début de Griffintown.
Plusieurs artisans locaux seront sur place afin de présenter leurs cosmétiques, décorations, vêtements, bijoux et produits alimentaires.
Même s’il est encore tôt pour se prononcer sur un possible retour des guinguettes et de son restaurant Merci Tata l’an prochain, l’intérêt se fait sentir par la population.
«On voit bien qu’il y a un enthousiasme pour ce projet. On espère pouvoir le faire durer année après année», souligne Mme Basbous.
Une guinguette stationnaire pour l’été est présente au parc Jean-Drapeau jusqu’au 3 octobre. Une guinguette mobile est également prévue à l’Îlot John Gallagher dans Verdun en août.
Claudia Bouvette et Luis Clavis ont composé à distance la chanson «Kodak jetable», qu’ils interpréteront à «La belle tournée», où la région montréalaise sera en vedette, lundi soir.
Un duo mitonné alors qu’elle séjournait chez sa mère, à Bromont, et que lui était dans son studio de Montréal, pendant le premier confinement du printemps 2020.
Outre cette langoureuse pièce, Bouvette et Clavis ont en commun d’être natifs de l’Estrie et des Cantons de l’Est, Bromont pour elle, Sherbrooke pour lui, d’avoir adopté Montréal au début de leur carrière… et d’en être tombés amoureux.
Luis Clavis s’y est établi après le cégep avec ses comparses de Valaire et Qualité Motel, tandis que Claudia Bouvette avait 15 ans quand elle a participé à «Mixmania 2» et a dû pour ce faire s’installer pendant deux mois dans un loft du Vieux-Montréal. Elle a ensuite décroché rôles et engagements qui l’ont amenée de plus en plus souvent dans la métropole.
Début vingtaine, elle louait un premier logis dans Villeray et, depuis cinq ans, l’artiste de 26 ans est une fière résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, un quartier qu’elle estime de plus en plus tendance, tout en demeurant accessible.
«Je me souviens, au début, quand j’habitais dans le sous-sol de mon « chum », dans Ahuntsic, je ne pouvais pas passer plus qu’une semaine à Montréal, car je trouvais ça trop intense, a raconté Claudia. J’avais besoin de retourner à la campagne, d’être dans un train de vie un peu moins bruyant et rapide. Après, je suis devenue plus autonome, et j’ai vraiment eu la piqûre. Maintenant, c’est l’inverse: je dois me forcer pour aller voir ma famille à Bromont!»
« Quand je suis passé chez le notaire, mes genoux ont flanché. Je me suis dit : est-ce que je viens de faire la plus grande connerie de ma vie ? Mais finalement, ç’a été une bonne décision », raconte en riant Peter Balov, propriétaire du nouveau Bistro Sofia.
Quelques mois plus tard, assis devant son établissement, en plein cœur de la Petite-Patrie à Montréal, il savoure maintenant le moment. Le Québec est déconfiné, son bistro est sur le chemin de la rentabilité, mais le saut vers la restauration a été parsemé de doutes.
« Je suis foncièrement un nomade. J’ai toujours travaillé dans le monde du cirque et du théâtre, en sonorisation, puis comme directeur de production. Je voyageais partout dans le monde avec ma conjointe qui a été longtemps acrobate. Puis, la pandémie est arrivée, ma vie a basculé », raconte-t-il.
D’un dépanneur… à un restaurant !
Lors de cette semaine fatidique du 9 mars 2020, il est en tournée en Iowa. Le spectacle est annulé en quelques heures, il doit rentrer en catastrophe à Montréal et réinventer sa vie professionnelle.
« On a fait une réunion sur Zoom avec les collègues. Et là, un artiste m’a demandé : que vas-tu faire ? À la blague, j’ai dit, je vais m’acheter un dépanneur, on aura toujours besoin de dépanneurs ! Et c’est resté dans ma tête, c’est devenu une petite épicerie, puis un café, puis je suis arrivé avec l’idée d’un restaurant », dit-il.
Une cuisine typiquement bulgare
Il décide alors d’ouvrir un bistro qui va mettre en valeur une cuisine qui célèbre ses origines. « Je suis né en Bulgarie et je suis arrivé à Montréal en 1994. Donc, je voulais un restaurant qui représente ce que je suis », relate Balov.
Son but ? S’approvisionner avec des produits bulgares, mais aussi des aliments frais du Québec. « J’ai toujours aimé le marché Jean-Talon. Donc, on achète là-bas, mais on fait une grande place à la cuisine des Balkans ».
Sur le menu du restaurant qui a ouvert en décembre dernier, on retrouve des mezze, des grillades et salades. Après des mois d’incertitudes, la clientèle augmente de semaine en semaine. « Il y a eu un excellent bouche-à-oreille et je souhaite vraiment que les gens se sentent bien ici », dit-il.